Les Feyes Fouteuses di Brol


Cette année-là, c’est Claudia Weyders et Ingrid Weyders alias Les Feyes Fouteuses di Brol, qui a été désignée Grande Mautchwesse 2024. C’est donc elles et leur groupe, « Les Diaoul Dia« , qui ont représenté notre 64e Carnaval de la Grosse Biesse en 2024.

Leur groupe a décidé du thème et cette année-là, La Grosse Biesse revient des couloirs du temps…

Bracelet 2024

La Grande MautchwesseLes Feyes Fouteuses di Brol

Cette année, ce sont les sœurs Weyders qui prennent les commandes du Carnaval de Marche. Originaires des gens du voyage, la famille s’est sédentarisée à Waha où les grands-parents maternels avaient déjà leur point de chute pour l’hiver. Les sœurs ont fait toute leur jeunesse à Marche. Malgré leur amour du voyage, elles n’ont jamais quitté leur région.

Ingrid, l’ainée, s’est installée à Aye. Très vite, Morgan est venu agrandir la famille puis quelques années plus tard, Ambre les a rejoints pour le bonheur de son grand frère. Après quelques années comme technicienne de surface, elle décide de reprendre des études et devient professeur de couture, son domaine de prédilection qui lui a permis de déguiser de nombreux carnavaleux…même de contrées lointaines.

Claudia, la cadette, rencontre Marcello. Le couple emménage à Bande dans un premier temps et ouvre leur premier restaurant à Marche. Ils s’installent ensuite à Marloie et trois filles viennent joindre la famille : Vanina, Dalila et Louisa. Claudia, après avoir été barmaid, pizzaiolo et toujours dans la soif d’entreprendre, elle commence une formation en onglerie puis plus tard en tatouage, qui lui permettra de rejoindre sa sœur dans la passion des aiguilles et de la création.

Le Groupe de la Grande Mautchwesse 2024 – Les Diaoul Dia

Après avoir fait partie d’un groupe carnavalesque pendant 3 ans, nous avons décidé, avec plusieurs membres de notre famille et quelques amis, de créer un groupe qui nous ressemblait davantage. En tant que membres de la communauté des gens du voyage, et ayant des origines vikings du côté de notre famille maternelle, l’histoire de notre groupe était toute tracée. Nous avons trouvé notre nom lors d’un voyage en Bretagne, en terre celtique. Nous étions dans un lieu-dit : « Tyan Diaoul », qui signifie la grotte du diable. Cela nous a donc fait penser à notre Grosse Biesse qui elle aussi sort de sa grotte. Nous avions donc le début de notre histoire ! Diaoul signifie Diable et Dia vient du gaélique, ce qui signifie Dieu.

Pour nos costumes, nous avions chacun notre propre vision, c’est pourquoi nous avons d’abord eu des costumes de différentes époques, et même pour certains, inspirés d’histoires fantastiques. Au fil des années, de fêtes médiévales en marchés médiévaux, il était évident que nous voulions revenir à nos racines. Ainsi, nous avons privilégié un style viking-médiéval.

Bien que nous soyons un groupe attaché aux traditions, il avait été convenu avec le comité carnavalesque que nous défilerions toujours sur le thème de l’année. C’est pour cela que vous pourrez nous voir dans nos costumes traditionnels le samedi, le mardi gras, ainsi que dans les carnavals extérieurs. Le dimanche, étant le jour du défilé, nous défilerons dans de nouveaux costumes uniquement conçus pour ce jour.

Ayant repris la présidence il y a 5 ans, les deux sœurs Ingrid et Claudia se sont partagé la tâche, ne sortant quasiment jamais l’une sans l’autre. Il va de soi qu’il était impossible de choisir entre les deux pour prendre le rôle de Grande Mautchesse. C’est pourquoi il a été décidé que ce binôme, qui se complète toujours en accord sans même se concerter, pouvait prendre cette place d’honneur à deux

Discours d’intronisation – Les Feyes Fouteuses di Brol

La Grosse Biesse revient des couloirs du temps…

Une spécificité du carnaval de la Grosse Biesse 2024 est que nous n’avons UNE Grande Mautchwesse mais DEUX !

La légende

Un beau matin, alors que la Grosse Biesse se promenait dans son domaine, elle vit une étrange lumière bleue émaner d’une paroi rocheuse. Curieuse, elle s’approcha pour y glisser une patte. A peine avait-elle inséré une griffe dans l’orifice que la dragonne fut aspirée et traversa un étrange tourbillon de lumière qui lui fit perdre connaissance…

A son réveil, la Grosse Biesse tapa le haut de son crâne sur une surface dure. Elle se frotta la tête, les cornes, elle ouvrit les yeux et découvrit qu’elle était dans une grande cage de fer et de bois, entourée par une cinquantaine de gardes avec leurs casques, lances, boucliers et épées. Le convoi traversa les rues étroites et sinueuses d’une petite ville fortifiée sous le regard médusé des habitants qui se massaient pour admirer la capture des chevaliers. Une fois la cage arrivée sur la place publique, un homme richement vêtu se présenta au balcon d’une habitation sous les applaudissements de la foule venue se rassembler pour l’occasion. Il expliqua que lui, le Conte de Marche, avait ordonné la capture de la bête afin de protéger les marchois. A ces mots, la dragonne comprit que la faille dans la roche l’avait propulsée au Moyen-Âge, à l’époque où les humains n’étaient pas encore devenus ses amis. Face à la colère de la foule, elle savait que la discussion serait veine. Elle rassembla donc toutes ses forces et fracassa le plafond de sa prison. Elle devait maintenant voler vers le Fond des Vaulx et retrouver la faille temporelle avant que les chevaliers ne la rattrapent. Une fois sur place, elle vérifia les alentours mais n’aperçut au loin qu’une petite fille à l’air familier jouer avec son chien. Elle passa donc la patte dans la paroi et sentit l’aspiration du tourbillon l’emporter…

Lorsque la Grosse Biesse reprit ses esprits, elle réalisa rapidement qu’elle n’était plus dans la forêt qu’elle connaissait. À la place, elle se trouvait entourée de structures métalliques imposantes et de créatures mécaniques étranges qui semblaient être tout droit sorties d’un rêve futuriste. Des voitures volantes sillonnaient les airs, et les bâtiments se dressaient à des hauteurs vertigineuses. Perdue et confuse, la dragonne commença à explorer la cité à la recherche d’indices sur la façon dont elle pourrait revenir à son époque. Dans une bibliothèque d’archives, elle découvrit qu’elle était en 2339 et que ce monde avait été façonné à la suite d’une catastrophe environnementale qui avait forcé l’humanité à se tourner vers la technologie pour survivre. Mais, en poursuivant sur cette voie, les humains avaient perdu leur connexion avec la nature et avec leurs émotions. Ainsi, hommes, femmes et enfants ne fêtaient plus le carnaval !

Face à cette triste nouvelle, la Grosse Biesse eut une idée. Elle alluma la musique et démarra un défilé dansant dans les rues métalliques. Sur le parcours, elle distribuait et diffusait des archives vidéo montrant des moments de fêtes et de bonheur aux habitants. Attirés par le bruit, de plus en plus de personnes venaient regarder la dragonne se trémousser et lancer des confettis qui coloraient la citée. Quelques enfants se mirent à rire, d’autres, plus téméraires, rejoignirent l’animal pour participer au défilé. Les petits entrainèrent les grands dans la danse ce qui conduit rapidement à une immense fête dans toute la ville.

Après cette journée d’amusement, il était temps pour notre Grosse Biesse de rentrer chez elle. Les habitants remercièrent leur nouvelle amie et lui promirent de relancer le carnaval. Les adieux terminés, les drôles de machines enveloppèrent la dragonne d’un rayon bleu. Lorsque la lumière s’estompa, la Grosse Biesse se trouvait de nouveau dans sa forêt. Après de telles aventures, la dragonne était exténuée. Elle regagna donc son gouffre, laissant derrière elle la paroi rocheuse dont la fissure ne s’était pas complètement refermée…

Histoire écrite par Emilio Magri

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