Eddy li zûneu d’Marloye

Cette année-là, c’est Eddy François, alias Eddy li zûneu d’Marloye, qui a été désigné Grand Mautchî 2005. C’est donc lui et son groupe, « Les Baloûches« , qui ont représenté notre 45e Carnaval de la Grosse Biesse en 2005.

Leur groupe a décidé du thème et cette année-là, c’était « La Grosse Biesse revient avou des p’tites bêtes ».


Le Grand Mautchî 2005- Eddy li zûneu d’Marloye

Ce sont les Baloûches di Mårloye qui ont présenté « Eddy, li Zûneu d’Marloye » le Grand Mautchî 2005.

Eddy François, dit « Fossile », tient son surnom de ses nombreuses guindailles aux facultés universitaires de Namur et à Pierrard à Virton où il reçut le titre d’ingénieur Industriel en électro-mécanique. D’abord, Technico-commercial en informatique sur le piétonnier à Marche, Eddy rejoint, en 1998, l’équipe de Météo Services. Grâce à des suites de chiffres qui prédisent le temps, il donne vie aux cartes météo présentées dans les différents médias. Informaticien, il rend accessible à tous les prévisions météo.

En 1990, Fos’ fait son apparition dans la vie associative de Marloie à travers la « Jeunesse Marlovanaise », où il passe le plus clair de son temps. De simple membre, il en est devenu trésorier, administrateur, pour ensuite assumer la fonction de président. Actuellement, il est toujours administrateur de l’ASBL, qui depuis s’est muée en comité de village, mais il est surtout et toujours le  » Fossile  » du groupe, il en est la mémoire, mais néanmoins toujours l’un des membres les plus actifs.

Cela fait 10 ans que les jeunes de Marloie participent au carnaval marchois. C’est en effet depuis 1995, année qui vit Guy Hérion régner sur la cité du grand Georges, que le comité marlovanais a rejoint les troupes délirantes de la Grosse Biesse.

Cela fait maintenant 5 ans que la  » Jeunesse Marlovanaise  » a fait place au comité de village qui prit pour nom les « Baloûches di Marloye ». Ce nom, tout en teinte de tradition, fait référence au nom donné aux habitants de Marloie, au même titre qu’on trouve les god’is d’Aye et les Mautchîs de Marche. En 2002, les Baloûches prennent leur envol dans la tradition folklorique du carnaval avec leurs carapaces sur le dos. Ces hannetons sillonnent ainsi la région de cortège en cortège : Marche, La Roche, Arlon et Ochamps. Le carnaval de Marche 2005 sera leur 10ème sortie en 3 ans.

2005, année anniversaire, verra une Baloûche prendre possession des clés de la ville :  » Eddy li zûneu d’Marloye  » Le zûne étant le bruit que font les baloûches les soirs d’été dans nos jardins. Eddy li zûneu d’Marloye sera accompagné d’une suite : sa tendre dulcinée Laurence, leur fils Georgy et Stéphanie une autre cheville ouvrière de l’association.

Discours d’intronisation – Eddy li zûneu d’Marloye

La Grosse Biesse revient avou des p’tites bêtes

Le long des routes, on voit dorénavant des panneaux originaux annonçant les festivités liées au retour de la Grosse Biesse…

Légende

Or donc, en ce temps-là, le Fond des Vaulx, tout près de la bonne ville de Marche, était une contrée merveilleuse, magique, peuplée de nymphes, de fées, de dryades, de farfadets, où vivait (et surtout, dormait) un dragon, notre chère Grosse Biesse. Et c’était aussi une terre de nutons : il y avait des nutons des rochers, surtout autour de la Plate Pierre et au Trou Dieu-le-Père, des nutons des bois, principalement au bois l’Aguesse, et des nutons des prés, tout autour de la Source. Ces derniers avaient une particularité : ils étaient extrêmement gourmands et gastronomes. Ils adoraient la soupe aux mouches bleues et aux larves de moustiques, ils étaient friands de quiches aux vers gras et de tartelettes aux têtes de guêpes, ils raffolaient de ragoûts de hannetons, de fricassées de chenilles poilues, de fritures de sauterelles. Chaque jour, ils inventaient de nouvelles recettes et étaient la terreur de toutes les petites bêtes.

Or voilà qu’à Marloie, au pays des baloûches, naquit une baloûche plus intelligente, plus forte et plus rusée que toutes les autres. Et après avoir pris la tête des baloûches de son pays, elle parvint à écarter, sans coup férir, le criquet Karolus le Long, qui régnait sur les insectes de Marche. Puis elle se fit sacrer empereur, sous le nom de Balouchard 1er, et réunit autour de sa bannière les abeilles du Gerny, les guêpes de Humain, les cherche-midi d’Aye, les lumeçons d’On, les scolopendres d’Hargimont, les cancrelats de Waha, les cicadelles d’Hollogne et les perce-oreilles de Verdenne. Ses sujets, bien entendu, attendaient de Balouchard monts et merveilles. Ils ne furent pas déçus. Sitôt couronné, il déclara une  » guerre à mort  » aux nutons des prés, rassembla une formidable armée et partit pour le Fond des Vaulx.
Et la guerre commença. Elle fut terrible. Tout ce zéro, six ou mille et une pattes, tout ce qui rampe, saute, pique, vole, grouille était là ; nuées compactes, tapis crissant, colonnes hérissées. Et les nutons des prés, munis de terribles redoutables tapettes, faisaient d’incroyables ravages. Et ils étaient, eux, piqués, mordus, bubonés, harcelés, couverts de plaies et de démangeaisons.

Plusieurs heures, la bataille fit rage et le vacarme fut si considérable que, et c’est là le nœud de notre histoire, en son grand trou du Trô Thy-ô-fosse, la Grosse Biesse fut réveillée d’un sommeil réparateur qui ne durait que depuis vingt-trois jours. Furieuse, la Biesse sortit de son trou. Ah ! Ce fut vite réglé ! Sa simple apparition calma les belligérants. Sous le regard courroucé de la Biesse, Balouchard fit retraite. Et les nutons des prés promirent, d’une seule voix, de devenir végétariens. Ils se régalèrent dès lors de tourtes aux pissenlits, de cakes aux glands, de wastès aux feuilles de chêne et de gosettes à l’herbe-à-chat .

Et depuis ce temps-là, tout ce qui à zéro, six ou mille et une pattes, tout ce qui rampe, crisse et volète, voue à la Grosse Biesse, une indéfectible reconnaissance et une grande et belle amitié.

Histoire écrite par J-L Troquet

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