Thierry li Toûrneu d’chaudron
Cette année-là, c’est Thierry Renard, alias Thierry li Toûrneu d’chaudron, qui a été désigné Grand Mautchî 2001. C’est donc lui et son groupe, « Macrâles » , qui ont représenté notre 41e Carnaval de la Grosse Biesse en 2001.
Leur groupe a décidé du thème et cette année-là, c’était « La Grosse Biesse revient emmacrâlée ».
Discours d’intronisation – Thierry li Toûrneu d’chaudron
La Grosse Biesse revient emmacrâlée
Le géant des Macrâles, Mathildas, est officiellement intronisé ! Le site Web a également vu le jour…
Légende
Ce jour-là, la Grosse Biesse avait le hoquet. Or, pour un dragon, avoir le hoquet, c’est terrible. A chaque spasme du diaphragme surgissait une superbe boule de feu. Après avoir brûlé la moitié du Fond des Vaulx, la Grosse Biesse se décida à faire quelque chose : elle irait trouver la Macrâle du Chamay pour que celle-ci la débarrasse de ce satané hoquet.
Sitôt dit, sitôt fait, la voilà chez la Macrâle.
Mais, pendant que celle-ci lui préparait une infusion d’yeux de grenouilles et de fientes de pigeons du piétonnier, la Grosse Biesse eut comme un accès de folie passagère : elle subtilisa un gros grimoire tout plein de magie. Car son rêve à elle, Grosse Biesse, avait toujours été d’être macrâle, de changer les princes en crapauds, de couvrir de pustules les plus douces peaux, de rendre chauves les chevelus et édentés les dentus.
A peine rentrée dans son repère (et quitte de son hoquet – la Macrâle du Chamay a toujours été super-efficace) elle fit paraître dans l’info d’l’an 1000 l’annonce suivante :
MAGIC G.B. INCORPORATION – Guérit et désenvoûte – Fournit charmes et sortilèges – Devis gratuit sur demande
Son premier client fut un gamin en courtes culottes. Il souffrait depuis quelque temps d’un épouvantable froyon chronique. La Grosse Biesse consulta le grimoire, composa un onguent à base de bouse de bouc bègue et l’appliqua sur les cuisses du gamin. Celui-ci fut immédiatement soulagé. Tout content, il s’en alla en sifflant à tue-tête. Il siffla ainsi toute sa vie, tant et si bien qu’on l’appela li P’tit Chuffleu. Mais il garda toujours l’habitude de mettre ses mains dans ses poches.
Le deuxième client fut le Grand Georges, le sonneur publique de la ville de Marche. Il avait perdu sa cloche. La Biesse lui en « fabriqua » une à partir d’une corne de satyre et de sabot de centaure. Ravi, Georges s’en alla sur le Piétonnier pour étrenner sa nouvelle cloche. Au premier tintement, tous les vitraux de l’église, toutes les vitrines des magasins, toutes les fenêtres des maisons volèrent en éclats. On éleva à Georges une statue à l’endroit même où il eut le crâne fendu par la hache d’un glacier irascible.
Le troisième client fut une petite chèvre qui venait du côté de Bomal. Elle n’était vraiment pas belle à voir, le poil terne, roussâtre, plein de nœuds et d’épis. Ses compagnes se moquaient d’elle ; elle voulait être belle. La Grosse Biesse prépara une décoction de derrière les fagots et les poils de la chèvre se transformèrent en or. Heureuse, celle-ci reprit le chemin de son logis. Mais hélas ! Le premier manant venu qui l’aperçut se mit à la poursuivre, bientôt suivi de vingt, puis de cent autres. La biquette dut se résoudre à trouver refuge dans les souterrains du château de Logne où dit-on, elle se trouve encore.
Le quatrième client fut…la Macrâle du Chamay elle-même qui s’était aperçue de la disparition de son grimoire. Furieuse, elle lança une terrible incantation. Et la Grosse Biesse se retrouva emmacrâlée : depuis ce jour-là, un jour par an, au lieu de cracher un feu terrible, elle crache des flots de joyeux confettis, à la plus grande joie de tous.
Histoire écrite par J-L Troquet
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